30 décembre 2005

Tranches de vie made in Belgium

Pour la nouvelle année qui commence, je vous propose un petit détour en arrière afin de mieux appréhender quelque-uns des enjeux de demain.

ENVIRONNEMENT >



Le Soir "Le climat laisse les Belges de glace" 21/12/2005
Réalisé cet automne auprès d'un échantillon de 1.511 personnes, ce copieux sondage se penche sur la perception des causes, des conséquences et des moyens d'agir contre le réchauffement qui affecte la planète.

[…] Seul, un quart de la population mesure que les conséquences les plus graves ont déjà lieu dans les pays les plus pauvres.

[…] Aspect le plus intéressant de cette enquête, la grande majorité des Belges pointe d'une manière disproportionnée l'industrie comme la principale responsable (71%) des modifications climatiques. Or, dans les faits, l'industrie ne représente qu'1/3 du gâteau des émissions de gaz à effet de serre. La part des transports privés et des activités domestiques est sous-estimée par la population. Ces deux secteurs occupent pourtant 18 et 22% des émissions en Belgique et sont en croissance contrairement à l'industrie.

[…] Peu enclin à reconnaître sa co-responsabilité, le Belge se dit pourtant inquiet. Et l'environnement, au sens large, apparaît comme son premier facteur de préoccupation (79%) devant les questions de santé (77%), de pauvreté (75%) ou de croissance économique (55%).

[…] Hors les transports aériens (64%), la majorité de la population est peu encline à délier les cordons de la bourse pour des biens et des services qui seraient moins nocifs à l'environnement : traitement des déchets (41%), voitures propres (34%), alimentation (25%), chauffage (14%). Les citoyens estiment par contre qu'il incombe au gouvernement [d'améliorer la situation]. Dans le même temps, plus d'un Belge sur deux ignore les nombreuses possibilités de déduction fiscale et d'aides régionales à ce sujet (chauffage, voiture…)

VIE >



Le Soir "Les mariages mixtes à la traîne" 6/12/2005
Selon les derniers chiffres publiés par l'Institut national des statistiques (INS), les mariages mixtes sont en diminution en chiffres absolus. Toutefois, en pourcentage, ces fluctuations restent très marginales. Le nombre de flamandes ayant convolé en justes noces avec un Wallon est en très léger recul : 132 mariages mixtes célébrés en 1999, 130 en 2000, 128 en 2001 et 119 en 2002.

Le nombre de Flamandes ayant choisi un Bruxellois est près de deux fois supérieur : 252 en 1999, 248 en 2000, 216 en 2001 et 254 en 2002. L'écrasante majorité des Flamandes choisissent leur mari au sein de leur communauté : 95% d'entre elles, bon an mal an, préfèrent mettre la bague au doigt à un habitant au Nord du pays.

Cet exercice livre des enseignements comparables pour les femmes du Sud du pays : 1% du total des mariages concerne une épouse Wallonne et un Flamand. Les Bruxellois sont deux fois plus nombreux que les Flamands à épouser une Wallonne. Comme les Flamandes, les Wallonnes jettent largement leur dévolu sur des hommes de leur Région : 93% ont choisi d'unir leur destin à un citoyen wallon.

Les Bruxelloises sont moins exclusives : si trois sur quatre choisissent d'épouser un Bruxellois, plus de 4% d'entre elles leur ont préféré un Wallon ou un Flamand, en 2002 et 14% se sont unies à un citoyen étranger. […]

CONSOMMATION >



Le Soir "Le Belge dépense toujours plus, mais pas n'importe comment" 21/12/2005
[…] En 2004, [les Belges] ont sorti de leur portefeuille en moyenne 30.607 euros. C'est 4% de plus qu'en 2002, date de la première étude sur le budget des ménages. Mais c'est surtout deux fois plus qu'en 1978. "Nous n'en sommes pas toujours conscients mais nous n'avons jamais été aussi riche", s'exclame Ivan Van De Cloot, économiste chez ING. Du moins en moyenne…

Le Belge dépense davantage donc mais de façon raisonnable. Il sort de sa poche 30.607 euros par an tout en gagnant 35.165, ce qui veut dire qu'il consacre 13% de son revenu à l'épargne. Ce n'est pas rien. "La Belgique est l'un des pays au monde où le taux d'épargne est le plus élevé, […] Cette attitude est à mettre en relation avec la hauteur de la dette publique belge. Plus un Etat est endetté, plus la population a tendance à mettre de côté."

[Ensuite] la plus grosse partie des dépenses […] est affectée au logement. En moyenne, près de 21% du budget d'un ménage sert ainsi à payer le loyer ou à rembourser un prêt hypothécaire. Ce pourcentage reste stable par rapport aux années précédentes. "Puisque les taux d'intérêt ont fortement diminué durant cette période, cela signifie que les Belges ont emprunté beaucoup plus que les années précédentes", analyse Marc Vandercammen […]

Deuxième budget en importance, l'alimentation représente 12,2% des dépenses du ménage belge moyen. Sur le long terme, sa part relative ne cesse de s'éroder. Tout le contraire du budget transport, dopé par l'envolée des prix pétroliers. Avec un poids de 13,4%, il n'est plus très loin d'égaler le poste d'alimentation. On notera aussi que le Belge consacre 8,6% de son budget à la culture et aux loisirs, contre 4,9% pour le chauffage, l'éclairage et l'eau et 4,7% pour les soins de santé. […]

[…] Entre 1978 et 2004, le poste "culture, loisirs et enseignement" passe de 909 euros par an et par ménage à 2.631 euros. Trois fois plus, donc, en moins de 20 ans. Par rapport à 2002, c'est 100 euros de plus par ménage. Cette augmentation de budget ne signifie pas un regain d'affluence aux événements culturels : le budget consacré aux musées et spectacles, comme celui affecté aux jeux et paris, diminue. En revanche, le ménage Belge dépense toujours plus d'argent pour les postes "télévision, appareil photo et ordinateur". […]

VIE & MORT >

Le Soir "Le Centre de prévention du suicide lance un appel" 27/12/2005
Pour mesurer l'ampleur du fléau, il convient de méditer sur quatre constats qui donnent le frisson. Chaque jour, le suicide tue 7 personnes en Belgique. Chaque année, on recense un total de 20.000 tentatives, "ratées" ou "réussies". Le suicide est encore la première cause de mortalité chez les jeunes adultes. Quant aux personnes âgées, elles subissent un taux record de suicides, 4 à 5 fois supérieur à la moyenne nationale. En clair, le fait de se donner la mort n'est plus un fait divers. Mais un phénomène de société qui peut frapper à toutes les portes de notre édifice social.

[…] Avec 12.642 appels reçus en 1998 et 23.720 en 2003, l'activité du Centre a effectivement doublé. Plusieurs types d'appels sont répertoriés : les appels de crise (20%), les tentatives de suicide en cours (250 à 350 par an), les appels pour un tiers (5%), les appels de soutien et de compagnie (25%), les appels muets (27%), les blagues (16%) et les appels d'ordre sexuel (6%). […]



Et pour terminer sur une note positive :
  • Jacques Brel a été élu Le Plus Grand Belge pour la partie francophone du pays, les néerlandophones ayant choisi le père Damien.
  • L'exposition Made in Belgium, qui célèbre les 175 ans de notre royaume, fermera ses portes en février prochain. Dépêchez-vous !
Bonne année à toutes et à tous !

29 décembre 2005

Les dangers de l'utilitarisme



Une brève de MFI du 20 décembre 2005 annonce que :
D’après la revue Science, environ 20 % des gènes humains sont brevetés. Un état révélé par les travaux de Kyle Jensen et Fiona Murray, deux chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology), qui ont croisé la base de données de l’Office américain des brevets et celle du NCBI (National Center for Biotechnology Information), laquelle contient les séquences des 23 688 gènes humains documentés. Une comparaison qui a permis de révéler que sur l’ensemble de ces gènes, 4 382 séquences étaient déjà brevetées, pour un total de 4 270 brevets. Les Etats-Unis, secteur privé et institutions publiques confondus, détiennent à eux seuls environ 78 % des brevets sur ces séquences génétiques humaines. Une situation alarmante pour Michel Vivant, professeur de droit à l’université Montpellier-I et spécialiste de la propriété intellectuelle des créations immatérielles, qui explique que « en Europe, nous avons la notion – certes un peu vague – de "l'effet technique" que doit remplir une invention pour être brevetable, alors qu’aux Etats-Unis, il n’y a qu’une exigence d’utilité... »
Tout ne serait donc que marchandise ? C'est là une doctrine très implantée outre-atlantique, et qui se confond à merveille dans le darwinisme comme le souligne Axel Kahn dans son livre ("Et l'homme dans tout ça?", p. 80) :
"Hédonisme, individualisme, liberté maximale vis-à-vis de toute loi régulatrice extérieure ou intérieure aux individus et à leurs entreprises, appréciation de la valeur de celles-ci et des moyens qu’elles mettent en œuvre seulement en fonction de leurs résultats, constituent en effet un corpus d’une impressionnante cohérence sur lequel se fonde le libéralisme, qui saura aussi se couler avec délectation dans la théorie darwinienne de l’évolution."
Pour finir, notez enfin que (p. 74) :
Le mot « valeur » lui-même renvoie indistinctement à une référence éthique ou à une plus-value boursière ou marchande.
Ce qui en dit long. Toujours cette notion d'utilité qui doit primer sur tout le reste (d'où l'appellation : utilitarisme).

ALLER PLUS LOIN

A méditer en lisant ce billet sur les brevets, ou encore celui-ci sur le clonage.

26 décembre 2005

Résolutions 2006

Dans le bouddhisme :
Témoigne aux autres du même amour, de la même bonté et de la même miséricorde dont tu aimerais être l'objet.

Dans le christianisme :
Fais d'abord aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent.

Dans le confucianisme :
Conduis-toi envers les autres comme tu aimerais qu'ils se conduisent envers toi-même.

Dans le judaïsme :
N'inflige pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils t'infligent.

Dans l'hindouisme :
N'impose pas à ton voisin ce que tu ne voudrais pas avoir à supporter de lui.

Dans l'islam :
Celui qui ne témoigne pas à son frère ce qu'il aimerait qu'on lui témoigne à lui n'est pas un vrai croyant.

Dans le jaïnisme :
Nous devrions traiter les autres comme nous-mêmes, qu'ils soient dans la joie et le bonheur ou la douleur et la peine.

Dans le parsisme :
Celui qui n'impose pas aux autres ce qui n'est pas bon pour lui, celui-là seul est noble et lumineux.

Dans le taoïsme :
Considère le bonheur et la peine de ton prochain comme s'ils étaient liens et efforce-toi de contribuer à son bien comme au tien.

21 décembre 2005

Quand tu descendras du ciel



Voila quelques faits divers signés Reuters dans la même veine que le film culte :
Braqueurs de banques en Allemagne, pillards en Nouvelle-Zélande, exhibitionnistes en Grande-Bretagne: des Pères Noël peu scrupuleux ont fait mentir cette année la réputation de bonhomie associée au bon gros barbu en costume rouge, ami des enfants.

Brandissant une arme à feu, un homme habillé en Père Noël a braqué un magasin de meubles samedi à Ludwigshafen, en Allemagne, contraignant les deux caissières à lui ouvrir le coffre. Il a rempli son sac d'espèces, a enfermé les deux femmes dans le coffre et a pris la fuite - sans traîneau. Il court toujours.

Grâce à une caméra infrarouge et un hélicoptère, la police de Tübingen, elle, a réussi à capturer un braqueur de banque déguisé lui aussi en Père Noël et armé d'une mitrailleuse. Après une course poursuite, ils l'ont retrouvé caché dans une forêt voisine... sans rennes.

"C'était une fausse mitrailleuse", a déclaré un porte-parole de la police. Vêtu d'un bonnet, d'une barbe blanche et de lunettes de soleil, l'homme était recherché pour le vol de 500.000 euros lors de quatre hold-up.

Un Père Noël a par ailleurs été intercepté par la police alors qu'il venait d'être contrôlé à 150 km/h sur une autoroute du nord de l'Allemagne, soit 50km/h au-dessus de la vitesse maximum autorisée. "Il a dit qu'il était pressé parce qu'il avait encore des cadeaux à livrer", a déclaré un porte-parole de la police, qui lui a infligé une amende et lui a retiré son permis.

La semaine dernière, un Père Noël passablement éméché et à demi-nu a perturbé la féerie d'un marché de Noël de Dabringhausen jusqu'à l'intervention de la police.

A New York, un homme excédé par le mercantilisme de Noël a fait un feu de joie devant sa maison. Il a incendié un faux Père Noël tenant dans sa main une tête de poupée.

L'incident qui peut valoir la palme de l'incivisme au corps des Pères Noël s'est produit toutefois en Nouvelle-Zélande, où le week-end dernier une quarantaine d'entre eux ont semé la zizanie dans le centre-ville, volant des objets dans des magasins et agressant des vigiles pour dénoncer, là encore, les excès commerciaux de la fête de la Nativité.

En Grande-Bretagne, la police recherche un Père Noël au comportement condamnable: il s'est exposé de manière impudique à des femmes. Des policiers de Swanage, sur la côte sud de l'Angleterre, ont fait savoir que cet exhibitionniste avait sévi plusieurs fois depuis le 6 décembre et qu'une semaine plus tard il l'avait fait vêtu - et encore, pas tout à fait... - d'un habit de Père Noël.

Pour s'attaquer au problème, une agence britannique a récemment édicté un code de conduite destiné à affiner le recrutement des Pères Noël. "Le Père Noël est un personnage magique et attachant, pas une loque puante", souligne James Lovell, de Ministry of Fun, une agence basée à Londres. "Il ne doit pas sentir l'alcool ni la transpiration." Selon la presse, cela n'a pas empêché récemment un Père Noël de faire pleurer des enfants, à Londres, en les insultant.


Et quand il ne braque pas les banques, le Papa Noël se transforme en publicité pour Coca !
Au XXe siècle, il devient représentant de commerce de la société de consommation américaine. Une firme de sodas, Coca-Cola, contribue à le rendre populaire au-delà des Etats-Unis en l'utilisant dans ses publicités, en 1930 puis en 1950. Certains Européens vont même croire que c'est Coca-Cola qui est à l'origine des couleurs rouge et blanche du Père Noël !
Un moyen diabolique d'augmenter ses ventes au cours d'une période où le roi soda se fait trop timide...



Et à côté de tout cela, imaginez le nombre de forêts rasées, les fortunes dépensées et les légions de dindes (entre autres) engloudies pour un homme qui n'a jamais rien demandé de tel ! Pouvoir des symboles quand tu nous tiens...

Mais où se cache la magie des Noëls d'antan ?

19 décembre 2005

Tu parles !

Rendez-vous compte : il n'existerait pas moins de 6.000 à 7.000 langues dans le monde ! Quelle richesse !


(Courrier International HS "Cause toujours!", p. 22).

Mais cette richesse est inégalement répartie. Fait intéressant, ce constat trouve son paroxisme sur le Net puisque moins d'une centaine seraient prises en compte sur le réseau des réseaux. Curieux paradoxe, mais somme toute assez prévisible, au vu de l'hégémonie de certaines grandes nations (mais le Net a ceci de particulier qu'il y a toujours une résistance qui s'organise).

Une richesse aussi en péril, comme nous l'atteste l'Atlas du Monde Diplomatique ("Hégémonie des grandes langues", p. 15).
Le nombre de langues diminue, depuis le XVIe siècle au moins, avec les conquêtes et la constitution des Etats-nations en Europe qui ont diffusé l'unilinguisme. L'assimilation peut être douce (écoles, médias), ou brutale (conquête, éradication). Des prévisions pessimistes, fondées sur le rythme actuel des extinctions, annoncent la fin de 4 500 langues d'ici un siècle [...]
Une menace si pesante que l'UNESCO a ouvert un portail dédié à cette sauvegarde d'un genre un peu particulier :
Les langues sont sans doute la plus grande création du génie humain et chaque langue témoigne d'une façon unique de la faculté linguistique de l'humanité [...]
  • Plus de 50% des 6000 langues du monde sont en danger de disparition
  • 96% des 6000 langues au monde sont parlées par 4% de la population mondiale
  • 90% des langues au monde ne sont pas représentées sur Internet
  • 1 langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines
  • 80 % des langues africaines n’ont pas de transcription écrite
A côté de cela, il y a les langues qui "trinquent" et celles qui font leur apparition (les fast-languages pour utiliser un néologisme, par analogie avec le fast-food).

Quelle langue parlerons-nous au XXIe siècle ? Voilà une discussion sur laquelle personne n'aura le dernier mot !

EN SAVOIR PLUS

Lexilogos | Project Phonethica

Le Monde
La mondialisation menace la planète Babel

CNRS
Le Trésor de la Langue Française Informatisé

Jean Véronis
Le hezhe survivra-t-il ?

23 novembre 2005

H"0"mme = "1"formation ?



Détrôné ! Le super simulateur japonais Earth Simulator (photo) est battu à plat de couture par le nouvel ogre d'IBM... Le nom du monstre ? Blue Gene/L. Imaginez la puissance de l'engin :
BlueGene can do more than 280 trillion calculations a second. That's like every single person on Earth -- man, woman and child -- each doing 40,000 math problems in the blink of an eye (NPR, 17/11/2005).
Ces ordinateurs, super vitaminés, sont dédiés à des domaines scientifiques aussi divers que la recherche nucléaire (Blue Gene), la projection (court et long terme) des prévisions météo et des tremblements de terre.



Des modèles qui ne font pas toujours l'unanimité. Par exemple, l'INSU (l'Institut National des Sciences de l'Univers du CNRS) s'interroge sur la pérennité de ces systèmes/modèles (légende: "représentation des grilles verticales et horizontales du modèle d'atmosphère. Les couleurs représentent les températures simulées au sol et dans l'atmosphère ; les flèches, l'orientation des vents.")

GRANDEUR ET DECADENCE

Plus fort encore :
[...] Now, you might think that a champion supercomputer would use the fastest, hottest chips around. But Turek says you'd be wrong: "What we did with BlueGene was something absolutely counterintuitive at the time we began the project."

Most supercomputers are made by stringing together a bunch of off-the-shelf processors, the kind that power a high-end desktop. The problem is that these fast processors use a lot of power, generate a lot of heat, and are hard to string together in an efficient way. So Turek says BlueGene relies on processors that are relatively weak: "Because they're smaller and because they run slower, they also are cooler, and you can put more of them in a certain amount of physical space."

BlueGene packs 131,000 processors into a space the size of a tennis court. That's way more than your typical supercomputer, which has just a few hundred or a few thousand.

Turek says BlueGene's processors, plus a couple of other tricks, helped it unseat Japan's Earth Simulator, the previous world champion. Earth Simulator is the size of a football stadium and designed to model things like earthquakes and weather. It can run a mere 35 trillion calculations per second [...]
Au-delà de ces considérations purement techniques il y a l'Homme (dont la ' notion ' devient à chaque fois de plus en plus floue), s'interroge l'excellent Automates Intelligents :
Inévitablement, l'occurrence de cette nouvelle percée technologique nous invite à nous interroger [...] sur le potentiel de croissance future des supercalculateurs. Surtout, l'extension apparemment sans limite des systèmes cybernétiques pose une question éthique fondamentale quant au devenir de l'homme, si tôt que celui-ci cessera d'être unanimement considéré - peut-être est-ce déjà le cas – comme l'être le plus intelligent - mais encore faut-il s'entendre sur une telle notion - existant sur cette Terre.
Le combat entre l'Homme et la machine - entre le créateur et ses outils - ne fait que commencer.

EN SAVOIR PLUS

TOP500 Supercomputer Sites
http://www.top500.org/

Google Directory
http://directory.google.com/Top/Computers/Supercomputing/

Le grand retour de la Censure

Voilà une assertion qui en fera rire plus d'un. La censure ? Impossible ! En fin de compte, quand on y pense, cette réaction est assez prévisible. Car on associe au mot des connotations qui, aujourd'hui, n'ont plus court. Mais c'est oublier que la censure - aussi - a su évoluer avec son temps.

C'est cet exercice que je vous propose : une décomposition en trois points pour l'illustrer. Alors, allez-vous censurer cet article ?



CENSURE SOCIETALE

En guise d'introduction, je choisis la ' forme ' la plus facile à aborder. Comme l'explique très bien Bernard Werber (dans l'Encyclopédie du Savoir relatif et absolu, p. 80) :
Autrefois, afin que certaines idées jugées subversives par le pouvoir en place n'atteignent pas le grand public, une instance policière avait été instaurée : la censure d'Etat, chargée d'interdire purement et simplement la propagation des oeuvres trop subversives.

Aujourd'hui la censure a changé de visage. Ce n'est plus le manque qui agit mais l'abondance. Sous l'avalanche ininterrompue d'informations insignifiantes, plus personnes ne sait où puiser les informations intéressantes. En multipliant les chaînes de télévision, en publiant plusieurs milliers de titres de romans par an, en diffusant au kilomètre des musiques similaires, on empêche l'émergence de courants nouveaux. Ceux-ci seraient de toute façon submergés sous la masse de la production. La profusion d'insipidités identiques bloque la création originale, et même les critiques qui devraient filtrer cette masse n'ont plus le temps de tout lire, tout voir, tout écouter. Si bien qu'on en arrive à ce paradoxe : plus il y a de chaînes de télévision, de radios, de journaux, de supports médiatiques, moins il y a diversité de création. La grisaille se répand.
D'autres formes existent, comme le "délit d'initié culturel" (selon la formule employée par Jacques Attali). Tout dépend du milieu dans lequel on évolue.



CENSURE SCIENTIFIQUE

Sans faire du particulier une généralité, un autre Jacques nous dépeint, dans un titre posthume ("Ma vérité sur la mémoire de l'eau" de Jacques Benveniste), l'univers impitoyable auquel sont confrontés certains scientifiques. A savoir, une science qui a aussi son revers : son culte, ses messes (basses), ses prêtes (en blouse blanche)... et ses inquisiteurs.

Au-delà de la pertinence des hypothèses soulevées tant d'un côté que de l'autre (le "pour" est ici et le "contre" est ), ce qui nous intéresse, ce sont les commentaires à ce propos - qui sont révélateurs. Extrait au hasard :
En tant que lectrice j'ai beaucoup apprécié ce livre, en tant que scientifique j'ai hélas reconnu un "milieu" tel qu'il est et non tel que le public l'imagine en l'idéalisant. Il y a des informations très précises sur les études passionnantes qui ont été menées jusqu'au bout par un vrai chercheur, de la race de ceux qu'on assassine parce qu'ils ont eu raison trop tôt.
Au début du siècle précédent, un jeune physicien présenta des théories qui remettaient le dogme d'alors en question. Au point qu'on le traita d'hérétique... avant d'être finalement reconnu par ses pairs. Il s'appelait Albert Einstein.

"Il est plus facile de fissurer un atome que de casser un préjugé" disait Einstein en son temps... (voir ce billet ; l'Homme, ce bâtisseur de murs). Combien de souffrances pour une invention majeure ? C'est une question qu'il convient de se poser (même si la réponse n'est pas quantifiable).



CENSURE MEDIATIQUE

L'Observatoire français des médias a publié entre autre un article sur la relation qu'entretiennent les médias avec la Pub ; un sujet tabou pour les annonceurs.
[...] les (grands) médias et journaux accordent une place minime sinon inexistante à la critique de la publicité. Aussi sans être totalement surpris, moi qui suis journaliste, je déplore (malgré l’attachement que j’accorde au rôle de la presse écrite) aujourd’hui l’absence de critiques portant sur la sortie de mon ouvrage dont le but était justement de lancer le débat sur la puissance démesurée du système publicitaire, ce cinquième pouvoir qui ne dit pas son nom.

[...] Tout en présentant la diversité, les contradictions et les différentes raisons d’être des mouvements antipub, j’établis dans mon enquête une critique globale du système publicitaire en expliquant les nuisances qu’il exerce en France dans les domaines de la culture, l’information, la santé, l’environnement, l’économie, la politique, les comportements de masse... En résumé Le temps de l’antipub prend le parti d’expliquer de manière détaillée selon la méthode de l’investigation journalistique (qui a durée deux ans et demi) que la pub, qui s’est banalisée, n’a rien d’anodin et qu’il est « temps » de réagir face à son emprise.
Ces trois formes ne sont pas anodines, car elles frappent là où la transparence et l'honnêteté sont la base vitale de l'édifice. C'est sûr, la censure a encore de beaux jours devant elle...

02 novembre 2005

45e billet



A l'heure où j'écris ces lignes ( 26/10/2005 ), je constate qu'il m'a fallu 4 mois (dont 2 pendant les vacances) pour atteindre un PageRank de 1 (qu'il est bon de sortir de l'anonymat ;-)

J'ai ouvert un blog dans le but de rencontrer des personnes (virtuellement parlant) et pour échanger des idées (en s'interrogant d'abord soi-même). Dans cette optique, j'ai particulièrement apprécié ma "e-rencontre" avec Carlo Revelli (voir ce billet), que je ne connaissais qu'au travers de publications académiques.

Entre temps, le blog s'affiche dorénavant en différentes thématiques. Via un système que j'ai vu pour la première fois sur le blog de Martin Lessard (avec Del.icio.us). C'est vraiment très pratique, car cette manière de faire permet de classifier et de partager les différents billets/sujets (avec un fil RSS spécifique en prime - qui fait cruellement défaut à Blogger, il est vrai).

La rubrique Web2.0 s'est aussi étoffée (fréquemment updatée). Elle comprend une liste de programmes originaux et/ou utiles (ou une technologie en devenir), qui modifient passablement certaines pratiques sur le Net. Les sources du blog sont maintenant searchables (via Rollyo), quelques aménagements ont été effectués... (je vous laisse les découvrir).

Tout ça pour vous, ami lecteur :-) Ma question est : qu'attendez-vous pour la suite ? Avez-vous des suggestions ?

NEWS
  • Au moment où je rédige le brouillon de ce billet, mes blogs préférés n'ont toujours pas parlé de Google Base. Après quelques recherches, j'ai placé quatre screenshots (avec commentaires) de la chose sur mon compte Flickr. Une petite révolution s'annonce...
  • Saluons aussi la sortie de Flock, un nouveau browser - basé sur la même plate-forme que Firefox - mais définitivement axé sur le partage collaboratif (blogthis! feature + Del.icio.us + Flickr, etc.) A suivre de très près !
  • InternetActu.net annonce la naissance de la version francophone de Technology Review du Massachusetts Institute of Technology. Cette version est une traduction d’articles du célèbre magazine consacré aux technologies émergentes. A consommer sans modération...

Plus jamais ça

D'après un article du Courrier International (intitulé Les Etats-Unis détiennent un tiers du marché mondial), il ressort que :
[...] pour l'année 2004, la valeur totale des contrats de ventes d'armes à travers le monde a atteint son plus haut niveau depuis l'an 2000, avec 37 milliards de dollars, contre 28,5 milliards de dollars l'année précédente (mais 42,1 milliards en 2000). Une fois de plus, les Etats-Unis figurent en tête des ventes, avec 12,4 milliards de dollars, soit 33,5 % du total, devant la Russie, avec 6,1 milliards de dollars, soit 16,5 % des ventes totales.

Le Royaume-Uni arrive en troisième position, avec 3,2 milliards de dollars de ventes en 2004, puis Israël, avec 1,2 milliard de dollars, et ensuite la France, avec 1 milliard de dollars. D'après le rapport, le montant des ventes d'armes vers les pays en voie de développement s'élève en 2004 à 21,8 milliards de dollars ou 58 % du total, ce qui représente une augmentation substantielle en comparaison avec les 15,1 milliards de dollars en 2003.

La Chine est le pays qui a le plus acheté d'armes sur les quatre dernières années, pour un total de 10,4 milliards de dollars de 2001 à 2004. Ensuite vient l'Inde, avec 7,9 milliards, puis l'Egypte, avec 6,5 milliards de dollars. Mais, en 2004, l'Inde a dépassé la Chine en matière d'achats d'armes, avec un total de 5,7 milliards de dollars.
Un constat lamentable (avec si peu d'échos dans les médias). Mais force est de constater qu'il y a les armes dont on parle, et celles dont on ne parle pas (ou très peu). Exemple avec le projet HAARP.



L'URL de la homepage est cynique (un .edu). Il s'agirait d'un simple projet d'expérimentation à caractère scientifique. Dans ce cas, pourquoi figure t-il dans la MCTL (Militarily Critical Technologies List) ? Le GRIP (Groupe de Recherche et d'Information sur la Paix et la sécurité) fournit à cet égard un document explicite, primé et sans détours ( PDF du GRIP ).



Un autre article du Courrier (La météo comme arme de guerre) donne le ton :
L'idée d'une "guerre météorologique" rencontre beaucoup de succès sur Internet, relève le Business Week. Mais, "pour la quasi-totalité des scientifiques et des météorologues, cette hypothèse est ridicule. Néanmoins, il ne fait aucun doute qu'une technologie capable de contrôler les conditions atmosphériques serait une puissante arme militaire et politique", poursuit l'hebdomadaire américain.

Les Etats-Unis avaient commencé à explorer ce domaine après la Seconde Guerre mondiale et ont financé des recherches en ce sens. A partir de 1967, pendant la guerre du Vietnam, un projet baptisé "Popeye Project" eut pour objectif de prolonger la saison de la mousson afin d'enliser les mouvements des troupes et la logistique de l'ennemi dans la jungle boueuse". En 1977, le Pentagone consacrait 2,8 millions de dollars (2,34 millions d'euros) à des recherches sur la modification du climat. Mais les Nations unies s'en inquiétèrent et émirent une résolution interdisant l'usage hostile de ces techniques. " Un traité fut signé et les Etats-Unis le ratifièrent en 1978. Le Pentagone choisit de mettre fin à toutes ses recherches en 1979. Cependant, le Kremlin poursuivit les siennes", souligne Business Week.

Mais, en 1996, un groupe de sept officiers américains des armées de l'air et de terre tira la sonnette d'alarme auprès du ministère de la Défense pour qu'il poursuive ses efforts dans ce domaine, pour éviter d'être distancé par les Russes. " En l'espace de trente ans, estimaient-ils, les technologies informatiques et météorologiques pourraient se développer à tel point que le contrôle des conditions atmosphériques assurerait une domination inimaginable dans la bataille de l'espace. Le rapport élaboré par ce groupe d'officiers est intitulé 'La météo comme démultiplicateur de force : maîtriser les conditions atmosphériques en 2025'."

Récemment, "le météorologue américain Scott Stevens a affirmé que les spécialistes de l'armée russe étaient derrière les ravages causés par le cyclone Katrina, qui a dévasté La Nouvelle-Orléans. D'après lui, depuis la période soviétique, la Russie a construit un appareil secret ayant un impact néfaste sur le climat", note Pravda.ru. Le site d'informations russe indique que, après le cyclone Katrina, les Américains se sont souvenus des menaces, considérées jusque-là comme fantaisistes, du député ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski. En 2003, ce dernier avait menacé les Etats-Unis d'inondations gigantesques déclenchées par les scientifiques russes…

Mais les météorologues américains ne sont pas les seuls à croire que leurs voisins pourraient être à la source de leurs malheurs climatologiques. "En 2002, certains hommes politiques européens accusaient l'armée américaine de vouloir nuire à leur économie en provoquant des inondations. La même année, la Commission pour la défense de la Douma russe s'en prenait aussi aux Américains à propos d'un centre de recherche très particulier, sous régime militaire, situé à 400 kilomètres au nord d'Anchorage, en Alaska, et appelé High Frequency Active Auroral Research Program, ou HAARP."

"Les revues scientifiques affirment que le HAARP est capable de provoquer des aurores boréales artificielles, d'enrayer des stations radar de détection de missiles balistiques, de communiquer avec des sous-marins dans les océans et même de détecter les complexes secrets souterrains de l'ennemi. Les émissions de fréquence radio peuvent traverser le sol et découvrir les cachettes et les tunnels, griller les systèmes électroniques et mettre hors d'usage les satellites dans l'espace", explique Pravda.ru. "L'installation permet également d'influer sur l'atmosphère et donc de modifier le climat. Elle serait utilisable pour provoquer des catastrophes naturelles semblables aux cyclones Katrina et Rita."

En fait, confirme Pravda.ru, "les Etats-Unis et la Russie auraient développé des armes météorologiques secrètes". Il existe au monde trois sites de ce genre : le HAARP en Alaska, un autre en Norvège et le troisième en Russie.

De leur côté, les Novye Izvestia ont publié une enquête exclusive sur le centre de recherches russe, le Soura, situé en Russie centrale, à 150 kilomètres de Nijni-Novgorod, et géré par l'Institut de recherches radiophysiques (NIRFI). Un site dont nombre d'hommes politiques russes conspuant le HAARP américain ignoraient l'existence. Mais aujourd'hui le Soura tombe en désuétude faute de financement. " Les correspondants des Novye Izvestia ont été les premiers journalistes à se rendre sur ce site autrefois ultrasecret, se félicite le quotidien. Cependant, l'énigmatique base, qui fait fantasmer, n'a pas l'air très attrayante. Pour s'y rendre, il faut emprunter une vieille route en pierre, ancienne voie sibérienne. Contre la base, une ancienne loge de garde en brique porte une inscription amusante : 'Le poète Alexandre Sergueïevitch Pouchkine est passé ici'."

Le quotidien moscovite précise que "la principale différence entre le Soura et le HAARP consiste dans le fait que le site russe se trouve sous des latitudes moyennes, et non pas près des pôles, où l'on observe des aurores boréales. C'est qu'au nord se rejoignent les champs magnétiques de la magnétosphère de la Terre. En agissant sur eux, on peut influencer la magnétosphère, et au minimum provoquer des aurores boréales artificielles et au maximum mettre hors d'usage les satellites et les appareils électroniques."

"Aujourd'hui, le Soura fonctionne environ 100 heures par an. L'institut n'a pas suffisamment d'argent pour l'alimenter en énergie. Une seule journée de travail intensive dilapide un mois de budget. Les Américains, eux, réalisent environ 2.000 heures d'expériences par an, soit 20 fois plus que les Russes", observent les Novye Izvestia. Un écart qui s'explique par les budgets alloués : 300 millions de dollars (250,98 millions d'euros) par an pour les Américains, contre 40.000 dollars (33.464 euros) pour les Russes, soit 7 500 fois moins.

"Agir sur le climat est possible, mais pas à une aussi grande échelle que les ouragans Katrina et Rita, affirme Iouri Tokarev, chercheur au NIRFI. Nous n'en sommes pas capables, et les Américains non plus." Mais il s'agit sans doute d'une question de temps et de moyens.
Vous savez, les cétacés que l'on retrouve morts sur les côtes souffrant d'hémorragie au niveau des oreilles et de la bouche ? Ce ne serait que les premières victimes de ces expérimentations, nous explique Jean-Pierre Petit (à lire sur son site). Un livre décrit très bien ce genre d'effets.



Info ou intox ? Ce qui est certain, c'est que ces technologies suivent toujours le même schéma. D'abord les applications militaires - elles seules sont capables d'absorber le coût exorbitant de ces technologies émergentes - puis ensuite seulement viennent les applications civiles (comme pour la bombe nucléaire - dans le futur ; les clones (postulat soulevé par Jean-Michel Truong (voir ce billet)).



En conclusion, je cite un billet de Pépites :
"Entre 1900 et 1986, les Etats auraient ainsi tué 170 millions de civils, soit plus que les victimes militaires du XXe siècle : 110 millions de morts environ. [...] " Plus jamais ça " clamaient déjà les Poilus de 1918.
En dessous, un commentaire :
Les hommes n'ont pas fini de clamer "Plus jamais ça !"

12 octobre 2005

Un baromètre de la Démocratie



Je rêve (d'internaute :) d'un portail (genre Wikicities) clair et concis sur tous les grands problèmes/débats de Société (exemple avec ce billet).

En fait, une sorte de baromètre de la Démocratie.

Une cartographie des nations et des enjeux... Un peu comme l'Atlas du Monde Diplomatique mais en plus flexible, constamment mis à jour, original et interactif (un compagnon encyclopédique ? voir ce billet), avec des cartes et des explications clairvoyantes.

Utopique ?


Avez-vous déjà entendu parler de l'indice du bonheur mondial ? Cet indice créé par Pierre Le Roy (Enarque de son état) vise, comme son nom l'indique, à placer le bonheur à égalité avec le PIB... Faites une recherche via Google pour en savoir plus.


Dans le même genre, il y a le très sérieux IDH (Indicateur de développement humain) utilisé par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement).


On trouve aussi l'indice Big Mac. Inventé et plébiscité par le très sérieux The Economist, l'indice vise à mesurer le pouvoir d'achat entre deux devises (grâce à la couverture mondiale de Mac'Do). Wikipédia propose à ce titre un article assez complet.


L'empreinte écologique (WWF). C'est un indice qui mesure la pression qu'exerce l'homme sur la nature. Un outil qui évalue la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa consommation de ressources et à ses besoins d'absorption de déchets.


Autre indicateur, politico-économique cette-fois, tiré du Trends ( "Quand le papier est un indicateur économique ", 3 novembre 2005, p. 13 ).
"Une règle d'airain gouverne depuis des lustres l'industrie du papier: lorsque l'économie tourne à plein, les résultats suivent pour les producteurs de pulpe. Quand l'économie prend froid, c'est tout le secteur qui éternue. Cette loi semble tellement bien établie que l'évolution du secteur est devenue un indicateur économique fiable suivi aussi bien par les économistes que par les politiciens [...] "
Liste non-exhaustive (parfois il y en a même de très bizarres).

Il existe, à ce jour, une pléthore d'informations et de technologies permettant de recouper, tirer, mettre en relief des faits saillants de notre société. Mais faute d'ergonomie, de coopération et de communication ce type de projet n'existe que sous une forme éparpillée.

Un futur Google Dashboard en puissance ? Pourquoi pas ? Je vais de ce pas envoyer un feedback au Google Labs. Wait and see donc.

Pourtant les initiatives prometteuses ne manquent pas. Exemples :


  • Transnationale est un site consacré aux marques et aux multinationales. Le site répertorie pas moins de 26.000 marques pour 11.000 entreprises. Tout est passé en revue, depuis les campagnes de pub jusqu'aux éventuelles fraudes fiscales (mais l'accès est payant, hélàs).

  • NationMaster va, lui, beaucoup plus loin. Le site se positionne comme le paradis des statisticienset propose d'intéressantes fonctions intéractives. Mais les données ne sont pas toujours à jour et il n'y a pas de possibilité de thèmes croisés (la malnutrition avec l'analphabétisme, par exemple).
C'est triste, car voilà le résultat (NdA : le vide depuis 1998). Et même dangereux, car aucun indice ne serait à même de refléter la réalité dans son ensemble. D'où la nécessité de les diversifier au maximum. Car de même une société côtée amplifie sa valeur boursière lors d'une restructuration massive, de même
les catastrophes, naturelles ou non, sont plutôt une bonne chose pour la croissance. Comme le sont, aussi, les accidents de voiture, le cancer, voire une épidémie de grippe ou une bonne vieille canicule... (AgoraVox : Le PIB, le PIB vous dis je !)
Ne jamais l'oublier : nous créons nos outils après quoi nos outils nous créent.

03 octobre 2005

Hypocrisie durable

L'autre jour, je surfais sur le site du Journal du Net. Et plus particulièrement sur un dossier consacré au développement durable. Parmi les liens proposés, quelque chose attire mon attention: ' Les surdoués du développement durable '. Intrigué, je clique. Dans cette partie, on peut y lire :
Quelles sont les entreprises cotées les plus en pointe en matière de développement durable ? Plutôt que de quantifier les actions menées, Ipsos a choisi d'interroger, [...] 848 Français détenteurs de valeurs mobilières ainsi que 200 analystes et gestionnaires de fonds en leur demandant quelles sont, à leurs yeux, les entreprises du SBF 120 les plus impliquées sur le développement durable.
Parmi les heureux gagnants, on trouve de (très) grosses pointures tels que:



Très franchement je me demande qu'en penser. Surtout que le Journal du Net propose, peu avant, une interview de Francisco Van der Hoff (Max Havelaar) où ce grand monsieur nous rappelle: "On parle de développement durable à tort et à travers ".



Mais c'est une ancienne émission de Complément d'enquête qui m'a vraiment aidé à me faire une opinion. Le reportage initial terminé, Benoît Duquesne dresse un premier bilan :
SACS PLASTIQUES | FRANCE

Distribution : 15 milliards par an. Soit 500 sacs à la seconde.
Fabrication : 1 seconde.
Dégradation : 100 à 500 ans en milieu naturel.
Des statistiques de L'IFREMER sont avancées (je ne les retrouve pas sur le Net, mais à titre d'information allez toujours faire un tour sur les communiqués de presse d'octobre 98 ; très instructif), des constats tirés...


Par exemple, le fait que seules les bouteilles en plastiques soient recyclées. Le reste étant trop cher. Un représentant du groupement industriel Eco-Emballages nous explique. Il prend une bouteille de plastique dans une main (30 gr) et un pot de yahourt (5 gr) dans l'autre.

Vu que le tri est manuel (humain devrait-on dire), le geste exécuté par l'ouvrière coûte, en moyenne, 6 x plus cher pour le pot de yahourt. De plus, ce petit pot est fabriqué dans une résine spéciale (il faut créer une filière supplémentaire, donc nouveaux coûts) sans compter que l'étiquette aussi doit être retirée, triée, recyclée. Au final, ça coûterait une véritable petite fortune. Conséquence : seul 15 % du plastique est recyclé, assène le reportage.

Le développement durable passe(ra) t-il vraiment par les entreprises côtées?

ENFIN DES SOLUTIONS

J'en profite pour saluer la sortie d'un livre qui - pour une fois - propose des solutions concrètes et viables au lieu de (au mieux) isoler les problèmes, toujours des problèmes... (voir cet ancien post sur ce blog).



Sous Google, le site du livre est classé dans la rubrique ' tour du monde ' mais il représente beaucoup plus que cela ; enfin des alternatives crédibles...

EN SAVOIR PLUS

La décroissance durable (Les Dossiers du Net)
http://www.dossiersdunet.com/rubrique.php3?id_rubrique=14

Les liens d'Alternatives Economiques
http://www.alternatives-economiques.fr/sites/environnement.html

Autre livre - en anglais - sur Amazon
Natural Capitalism: Creating the Next Industrial Revolution

Dossier développement durable (Le Journal du Net)
http://www.journaldunet.com/dossiers/ddurable/

19 septembre 2005

SMSI, UIT et droit à la communication

Au jour d'aujourd'hui, on entend pratiquement plus rien à ce sujet dans les médias mais il y a fort à parier qu'il sera à nouveau à l'honneur dans les temps qui viennent. Il s'agit du Somment Mondial sur la Société de l'Information (SMSI) dont la deuxième phase se déroulera mi-novembre 2005.

De la 1ère partie (2003), nous pouvons lire des compte-rendus tels que ceux de : l'Union Européenne de Radio-Télévision, le dossier Le Temps.ch ou encore La Vie du Net, etc. Mais ces articles -médiatiquement parlant irréprochables- me laissent sur ma faim.

Le site Vecam (qui vise -entre autre- à mettre le droit à la communication au même rang que le droit à la liberté, à l'eau (pas gagné), à l'enseignement, à la dignité (à quand le tour des langages, de la biodiversité et du code génétique?)), propose un point de vue assez intéressant sur le sujet.

Mais c'est un article d'Antonio Pasquali (ancien Sous-Directeur Général de l’UNESCO pour le Secteur de la Communication) qui m'a défintivement convaincu. Il est disponible sur le site du CSDPTT (Coopération-Solidarité-Développement) et il est vraiment très pertinent. Voici quelques extraits mais je vous recommande -chaudement- l'article dans sa totalité.



A PROPOS DU SMSI (site du SMSI)
[...] cacherait-il [le SMSI] quelque chose dans son ventre ? Je fais partie de ceux qui répondraient oui, et ce doute méthodique demande à ce qu’on s’interroge sérieusement sur : 1° la pertinence, la compétence et les intentions de ceux qui invitent et de ceux qui sont invités, et 2° sur les vices cachés - en particulier par omission - des thèmes qui seront inscrits à l’agenda.

[...] Au cours du dernier quart de siècle, les grandes puissances ont décidé que le beau principe de la nouvelle diplomatie multilatérale, issu de la Deuxième Guerre Mondiale: un pays, une voix, était contraire à leurs intérêts stratégiques. L’élaboration parallèle d’un deuxième grand paradigme de cohabitation universelle commence alors, avec la mise en place d’une nouvelle logique de "gouvernance" du monde, aujourd’hui presque entièrement institutionnalisée dans le méga-club patronal FMI/BM/OCDE/OMC/G8, où la voix des États-Unis (c’est le cas du FMI) pèse jusqu’à 1.322 fois plus que celle des plus petits États de la planète.

[...] un bien commun [l'eau] de l’humanité auquel cet attribut est refusé afin de faciliter sa prochaine conversion en une affaire de trois mille milliards de dollars par an... La réduction irrépressible de la complexité infinie des activités humaines à leur simple dimension économique a commencé à engendrer de véritables monstres, tels que l’offre faite aux pays les moins avancés de surseoir à leurs dettes en échange d’une mainmise sur leurs richesses naturelles, ou la création d’une Bourse du droit de pollution atmosphérique, déjà ouverte à Londres, où les différents pays peuvent se vendre et s’acheter mutuellement des quotas de pollution.

[...] De cette ONU, contrainte à s’amenuiser toujours plus, on exige paradoxalement un activisme soumis pour la privatisation du système monde. Les Rapports du Développement Humain ONU/PNUD de 1999 et 2000 sont suffisamment explicites à ce sujet, même derrière les bonnes intentions apparentes : "Les structures et les processus de formulation de normes à l’échelle mondiale ne sont plus représentatifs, ... les multinationales sont devenues trop importantes pour que leur reste confiée la fixation des normes de conduite les concernant ; ... nous avons besoin d’un système élargi de l’Organisation des Nations-Unies, incluant une Assemblée Générale bicaméraliste pour faire place aux représentants de la société civile ; ... si l’on intégrait les multinationales dans les institutions de la structure du gouvernement mondial, leur position deviendrait plus transparente et leur responsabilité sociale ferait l’objet d’une plus grande responsabilité publique...". Cela a amené l’actuel Secrétaire Général à organiser, en septembre 2000, une Conférence Internationale pour la Réforme de l’ONU, que le Wall Street Journal du 11.09.2000 a qualifié de "pur triomphe du marketing". Dans le domaine de la communication, c’est évidemment le même refrain. Le Rapport du Développement Humain de 1999 affichait en couverture le graphique, frappant et charitable, de la répartition d’Internet dans le monde (91 % pour les pays de l’OCDE), [...]

[...] l’on appris avec surprise que les Nations-Unies s’étaient dotées de leur propre Division de la Communication et de l’Informatique (domaines qui sont de la compétence d’autres organisations du Système), dont le but est "d’aider à réduire la brèche mondiale dans le domaine des technologies de l’information... pour ceux qui n’ont pas accès à la révolution digitale...", et que dans son sein, en qualité de "membres actifs de l’équipe de travail" (une nomenclature inédite dans le jargon onusien) figuraient le magnat vénézuélien des médias, Gustavo Cisneros, la présidente de Hewlett-Packard, Fiorina Carleston, et le président de la Banque Mondiale, James Wolfensohn... Tout un programme sur le rôle que l’on souhaite désormais confier aux multinationales dans le domaine de l’information et de la communication !

[...] Si on la lit avec attention, l’invitation officielle de l’UIT faite à la famille des Nations-Unies, au secteur privé, à la société civile et aux organisations non gouvernementales, est un petit chef-d’oeuvre de confusions et d’hypocrisies savamment mêlées [...]


A PROPOS DE L'UIT (site de l'Union Internationale des Télécoms)
[...] Le fait que le Secrétariat Général ait choisi l’Union Internationale des Télécommunications, l’UIT, comme principal responsable de l’organisation des deux Sommets Mondiaux de la Société de l’Information avec mandat "d’y jouer un rôle capital", se prête également à quelques considérations.

[...] Un dernier petit détail : la nouvelle UIT est aujourd’hui, parmi les organisations du système des Nations-Unies, l’une des plus avancées sur le chemin de la semi-privatisation, donc la mieux à même de porter la tentative générale du Secrétariat définie précédemment. Siemens, Motorola, Bell, Nec, Alcatel, Ericsson et AT&T font partie de son principal organe consultatif, quasi-délibératif, depuis 1992. C’est un détail à relever, inter alia, parce qu’une même multinationale pourrait, à la limite, être représentée à la tête de l’Union, voir ses intérêts défendus par la délégation gouvernementale de son pays d’origine, assister au Sommet sur invitation, et se glisser côté "société civile" au moyen d’une fondation ou d’une ONG amie.
Voilà qui est beaucoup plus clair ! Au moins maintenant, je sais à quoi m'en tenir.

EN SAVOIR PLUS

16 septembre 2005

Prospective & futurologie



La prospective. Qu'est-ce que c'est ? Si j'en crois Wikipédia :
La prospective est l'étude de l'avenir possible.

Le terme s'emploie généralement lorsqu'il s'appuie sur des recherches scientifiques variées, et qu'il sert de base à la réflexion politique (au sens premier).

On peut analyser le mot sous forme de mot-valise pour exprimer son étymologie. Il réunit la prospection qui est l'exploration de domaines nouveaux, et la perspective qui induit les notions de point de vue et de futur.
L'autre jour, je suis tombé sur un site qui levait un coin du voile concernant ces ' recherches scientifiques '. Le site (LIPSOR : Laboratoire d’Investigation en Prospective Stratégie et Organisation) va même plus loin puisqu'il propose des outils en téléchargement libre. Voyez plutôt :
  1. Méthode MICMAC : identifier les questions clés du futur avec l’analyse structurelle ;
  2. Méthode MACTOR : analyser les jeux d’acteurs ;
  3. Méthode MORPHOL : explorer les champs des possibles avec l’analyse morphologique ;
  4. Méthode SMIC PROB-EXPERT : repérer les scénarios les plus probables et les risques de ruptures ;
  5. Méthode MULTIPOL : identifier et évaluer les options stratégiques.
On arrête pas le progrès ;-) Ce genre de domaine est vraiment hyper-spécialisé. C'est la raison pour laquelle je préfère son corollaire, j'ai nommé : la futurologie. Là au moins on navigue en territoire connu ! Exemple avec ces liens intéressants :
Ou alors vous pouvez toujours consulter, via Amazon :


Ce sont des ouvrages de qualité qui vous apporteront beaucoup de plaisir, si toutefois vous aimez poser votre regard sur l'horizon.

08 septembre 2005

Big Blue's next move



IBM souhaite voir les entreprises rechercher par concepts, plutôt que par mots clés, titre Canoë dans une de ses brèves. Dans cette dépêche, on peut notamment lire que :
IBM offrira librement des technologies de recherche pour l'extraction de données corporatives. Celles-ci reposent sur des concepts et des faits plutôt que sur de simples recherches par mots clés comme la populaire méthode employée par des compagnies Internet comme Google.

Si les simples mais puissantes recherches par mot clé ont révolutionné la façon dont les utilisateurs Internet trouvent et extraient l'information, IBM cherche à transformer le domaine de la recherche corporative; la firme souhaite faciliter la tâche d'employés qui doivent passer au peigne fin des masses de données amassées à l'intérieur d'entreprises.

«Je ne vois aucune des compagnies majeures venir occuper ce créneau,» de dire Arthur Ciccolo, directeur du département des technologies de recherche chez IBM Research. Il explique que les moteurs de recherche principaux sur Internet comme Google, Yahoo et Microsoft se sont concentrés sur l'Internet grand public et ont ignoré le domaine de la recherche de données corporatives privées.
Aucune compagnie majeure occuperait ce créneau ? Alors, que dire -pour ne citer que celle-là- de la technologie Google Mini ? Google est sur le qui-vive, dirait-on ;-)



Mais revenons à Big Blue. IBM chercherait à consolider cette position grâce à la technologie WebFoutain (voir IBM Almaden Research Center) qui comprend :
[...] a set of research technologies that collect, store and analyze massive amounts of unstructured and semi-structured text. It is built on an open, extensible platform that enables the discovery of trends, patterns and relationships from data.
Et qui dit outil, dit architecture. C'est chose faite avec la plate-forme ouverte UIMA (Unstructured Information Management Architecture).

Intéressant. Mais JF Maquiné va, lui, encore plus loin. Dans un essai intitulé ' IBM, instigateur d'une importante révolution informatique ? ' , il tente de démontrer qu'IBM à d'autres visions en tête. Extrait :
IBM a vendu cette semaine sa division PC à une société chinoise. En soit cela n'a rien de particulier ou d'extraordinaire qu'une société vende une de ses divisions. Mais si on juxtapose tout un ensemble de faits, on s'aperçoit que cette vente pourrait être un des derniers maillons d'un bouleversement fondamental du monde de l'informatique tel que nous le connaissons.

Amerika is wunderbar



Je m'étais juré de ne pas faire de billet sur l'Amérique (pour ne pas tomber dans le bloguage facile) mais là il faut reconnaître que ça vaut le coup.

Le Réseau Voltaire propose un article (avec des sources en béton armé), avec toute une série d'indices, pour mieux situer l'Amérique d'aujourd'hui. Voici quelques extraits choisis. Je vous laisse seuls juges :
* L’Union européenne devance les États-Unis dans les domaines suivants : le nombre de scientifiques et ingénieurs diplômés, l’investissement public en recherche et développement (I+D) et le nouveau capital productif [5].

* L’Europe a surpassé les États-Unis, au milieu des années 90, en devenant le plus grand producteur de littérature scientifique [6].

* L’Organisation mondiale de la santé (OMS) « positionne les pays en fonction de leur attitude globale en matière de santé, et les États-Unis se situent en 37ème position ». Pour être précis, en matière de soins de santé à proprement dit, nous nous situons en réalité à la 54ème place. « L’ironie est que les États-Unis dépensent davantage en soins de santé, par tête d’habitant, que toute autre nation dans le monde. » [8]. On paye ainsi davantage pour obtenir moins.

* Le manque de couverture santé provoque 18 000 morts états-uniennes par an (cela équivaut à 6 fois le nombre de personnes assassinées lors du 11 septembre 2001) [10].

* « L’indice de pauvreté infantile place les États-Unis en 22ème position, c’est-à-dire en avant-dernier, parmi les pays développés. Seul Mexico arrive ensuite. » [11]. Avez-vous été à Mexico récemment ? Ce pays vous paraît-il « développé » ? Quoi qu’il en soit, c’est le seul pays « développé » qui se situe en-deçà de nous, concernant la pauvreté infantile.

* Deux millions de familles états-uniennes (plus de 10% des couples aux États-Unis) « mènent un combat quotidien, pas toujours victorieux, pour s’alimenter ». Les familles dans lesquelles, de fait, « figurait l’année dernière un individu souffrant de sous-nutrition à un degré ou à un autre », se comptent au nombre de 3,9 millions [12].

* Les femmes états-uniennes ont, par rapport aux femmes européennes, 70% de chances de plus de mourir lors de l’accouchement [14].

* La cause principale de mortalité chez les femmes enceintes, dans ce pays, est l’assassinat [15].

* Les États-Unis ont perdu, lors de la décennie passée, 1,3 million de postes de travail, absorbés par la Chine [20].

* Les employeurs états-uniens ont supprimé 1 million de postes durant l’année 2004 [21].

* Un tiers de l’ensemble des enfants états-uniens naît hors mariage. La moitié de l’ensemble des enfants états-uniens vit dans un foyer monoparental [27].

* « Pour l’année 2002, près de 900 000 enfants états-uniens ont été victimes de mauvais traitement ou de négligences ; les chiffres pour l’année passée se font toujours attendre. » [31].
Pour finir, le journaliste Michael Ventura (américain de son état) conclu son article de la manière suivante :
Les premiers au monde ? Pour ce qui est des catégories les plus importantes, nous ne figurons même pas dans les dix premiers. Nous en sommes loin d’ailleurs. Les États-Unis occupent la première place mondiale seulement pour ce qui est de l’armement, le consumérisme, la dette et l’admiration de soi.
Des exemples comme cela sont loins d'être des cas isolés. Exemple avec le dernier article en date sur lequel je suis tombé ; du côté d'AgoraVoxCarlo Revelli dépeint une situation intolérable : ' 23.000 enfants cobayes à New-York qui n’intéressent personne '.

It's insane.

06 septembre 2005

L'arbre qui cache la forêt



La Galaxie Google ne cessera de m'étonner. C'est vrai que Google Talk vient à peine de voir le jour. Mais ne serait-ce pas l'arbre qui cache la forêt ? Un OS développé par Google, ça vous fait sourire ? Moi aussi ! Surtout si la nouvelle date d'il y a plus d'un an... Mais je dois reconnaître que l'idée me plaît. Extrait de l'URL source :
Great post about what Google is up to by Rich Skrenta. He argues that Google is building a huge computer with a custom operating system that everyone on earth can have an account on. His last few paragraphs are so much more perceptive than anything that's been written about Google by anyone; Skrenta nails the company exactly:

Google is a company that has built a single very large, custom computer. It's running their own cluster operating system. They make their big computer even bigger and faster each month, while lowering the cost of CPU cycles. It's looking more like a general purpose platform than a cluster optimized for a single application.

While competitors are targeting the individual applications Google has deployed, Google is building a massive, general purpose computing platform for web-scale programming.

This computer is running the world's top search engine, a social networking service, a shopping price comparison engine, a new email service, and a local search/yellow pages engine. What will they do next with the world's biggest computer and most advanced operating system?
En attendant (en savoir plus), vous pouvez toujours créer des logos Googlien à cette adresse o:-) ou faire un GoogleFight par là, ou encore laisser vos impressions vis-à-vis d'une note que j'ai posté (non sans un peu d'humour) sur le groupe Google Personalized Homepage.



Et si la question vous turlupine de savoir pourquoi tous ces produits estampillés Google voient le jour, eh bien le début de réponse est ici.

Oui oui c'est noté



Le PDA n'a qu'à bien se tenir ! Non, nos vieux agenda ne sont pas inutiles. Juste un peu fatigués. Il leur manquaient un petit lifting. C'est chose faite avec PocketMod qui est en soi une idée géniale. Jugez plutôt, vous ' construisez ' une maquette en ligne, ensuite -hop- à l'impression et pour finir une vidéo vous montre comment le monter. Monter quoi ? Eh bien un petit agenda personnalisé selon vos goûts !

Si, comme moi, vous êtes toujours à la recherche d'un post-it, ou d'un endroit pour noter des idées dans votre agenda alors PocketMod va vous combler !

05 septembre 2005

Un compagnon encyclopédique

Aimez-vous consulter et naviguer entre une multitude d'articles traitant de sujets aussi divers que la révolution orange, le boson ou encore le Théorème de Coase ? Pour ce qui est de la qualité et de la fiabilité de l'information (ainsi qu'une certaine exhaustivité), une bonne solution consiste à acheter un CD-ROM d'archives d'un magazine ayant pignon sur rue. A titre d'exemple :


Mais l'idéal serait d'avoir quelque chose qui permet de sauter ' de l'un à l'autre '.

Par exemple, je commence à lire un article sur le pétrole (comment il est raffiné, les processus, etc.), ensuite j'enchaîne sur une estimation des réserves mondiales (cours, production, etc.), pour terminer sur l'actualité politique dans le monde (USA, Chine, rétrospectives de la scène politique internationale, etc.)



En fait, me diriez-vous, ça existe déjà ! Cela s'appelle... une encyclopédie. Genre Wikipédia. Oui et non. Je pensais plutôt à faire le lien entre les nouvelles théories et l'actualité (max 15 dernières années à aujourd'hui). Imaginez une superposition entre les 3 CD-ROM. Ca ne serait pas Wikipédia ou Universalis. Plutôt quelque chose de complémentaire.

Un produit à la fois offline (sur CD) et online (liens URL, forums, wiki, etc.) couplé à un agent intelligent qui :
  • analyserait mon comportement (pour trouver d'autres personnes qui partagent les mêmes goûts que moi, par exemple) ;
  • me proposerait une veille sur certains sujets (Copernic-like) ;
  • organiserait mes notes (surligner le texte, création de liens perso façon TheBrain, etc.)
Hélàs, il faudra se contenter de produits unidisciplinaires pour décrire un environnement qui, lui, ne fait pas de distinctions.

04 septembre 2005

Le shock-testing économique



Si la recherche opérationnelle vous dit quelque chose, alors la théorie du shock-testing ne vous laissera certainement pas de marbre. Le shock-testing est un modèle qui décrit la corrélation entre flux d'argent et flux sociaux. Est-ce possible ? Extraits:
L'une des méthodes d'évaluation des coefficients techniques d'une industrie de transformation consiste à soumettre le prix des produits à un choc, et à noter les changements dans les ventes de tous les produits.

Non seulement le prix des produits mais aussi la disponibilité du travail peut être utilisé comme moyen de shock-testing. Les grèves fournissent d'excellents shock-tests d'une économie, en particulier dans les secteurs de services critiques comme le transport routier, les communications, les services urbains collectifs (énergie, eau, ramassage des ordures, etc.).

Grâce au shock-testing, il fut découvert une relation directe entre la disponibilité du flux d'argent dans une économie et la réponse d'une masse de gens en fonction de cette disponibilité.

Par exemple, il y a une relation quantitative mesurable entre le prix de l'essence et la probabilité qu'une personne fasse l'expérience d'un mal de tête, ou ressente l'envie de voir un film violent, fumer une cigarette, ou aller à une taverne pour une chope de bière.
Si vous désirez en savoir plus, j'ai ouvert une page wiki sur The Transitioner, ici.

Le phénomène Howard Bloom

Howard Bloom ? Qui est-ce ? Présentation ici, en un coup d'oeil.



A première vue, un livre qui s'intitule Le Principe de Lucifer, ça n'inspire pas fort confiance. Mais les Américains jonglent plus volontiers avec les symboles que nous ne le faisons. Ce n'est donc, en fait, qu'une accroche. Par contre, les 25 pages de bibliographie et les centaines de notes de bas de page sont, eux, biens réels ! Ecrit à la manière d'un polar, ce livre est le résultat de centaines et de centaines d'investigations multidisciplinaires (aperçu du livre ici).

L'autre jour, je lisais sur Wikipédia (eng) ce qui lui était (en gros) reproché. Par exemple:
Bloom has been attacked by critics on three grounds: 1) being racist, 2) being unscientific, and 3) being a misanthrope.
Ce sont des critiques sur la forme. Et le contenu ? Pas très consistant, face aux centaines d'idées et de théories patiemment alignées dans cet ouvrage. C'est vrai que le bonhomme a parfois des opinions bien affûtées, mais de là à tout jeter aux orties.
Many argue Bloom depends too heavily on animal research to make conclusions about the human brain [...]
Alors là, ça devient risible. On reproche à Bloom de se baser sur la biologie animale ? Mais que font les labos (des tests, et donc des extrapolations de l'animal à l'homme. Exemple, la toxicologie), sinon la même chose ?

Voyez par vous-même.

En fait, je pense surtout que Bloom est victime d'une ' sanction sociale ' (il est politiquement incorrect) et pas assez cloîtré dans un seul domaine étroit et bien confiné (comme expliqué sur le blog de Jean-Michel Cornu ou par Howard Bloom lui-même).

Bah, ses mèmes ont avec eux le meilleur des alliés.

Le Temps.

03 septembre 2005

Guerre économique et labos



Suite à un post sur les brevets, voici un article intéressant d'Infoguerre (site spécialisé dans le décryptage de l'information) sur la guerre économique appliquée aux labos pharmaceutiques. On peut y lire comment le Zyrtec -produit phare de la société UCB- est habilement reconverti en me-too.

A l'origine, Infoguerre cherche le pourquoi d'une obervation toute simple:
Comment expliquer [...] que le laboratoire belge ait décidé de demander aux autorités françaises le déremboursement de son médicament vedette, puis de le retirer des ventes le 8 septembre 2004, c’est-à-dire avant l’expiration de son brevet d’exploitation (qui devait intervenir le 4 décembre 2004) ?
En avançant un début de réponse:
[...] la fabrication, facilitée par les progrès de l’informatique appliquée à la chimie, d’un « nouveau médicament » presque identique à son original mais qui n’en est qu’un dérivé. Cela permet de multiplier à l’infini les versions construites autour d’une molécule en introduisant une modification mineure sur une combinaison d’atomes produisant alors un « nouveau » produit, et son corollaire un nouveau brevet.
Car...
L’environnement des laboratoires pharmaceutiques est en effet de plus en plus contraignant. Outre la dégradation de l’image du secteur auprès des consommateurs et les politiques de diminution des dépenses de santé mises en œuvre par la majorité des pays, les ventes sont de plus en plus rognées par la concurrence des génériques. D’autant que les fabricants de ces copies peu onéreuses sont devenus plus agressifs et que les industriels disposent de moins en moins de nouveaux traitements pour riposter, sur fond de déclin de la productivité de leur recherche. Dans ce contexte, la plupart des laboratoires misent de plus en plus sur les « blockbusters », ces grandes molécules vendues à des millions de personnes grâce à des armées de visiteurs médicaux.
L'article est pertinent et voit clair dans le jeu des industriels, qui appliquent les mêmes recettes avec plus ou moins de succès. A ce propos, jetez un coup d'oeil sur l'amélioration du service médical rendu (ASMR) proposé par le Bulletin d’Informations du Service de Pharmacologie Clinique du CHU de Toulouse. On peut y lire que:
En pratique, on retiendra pour 2003 peu de réelles innovations pour nos malades. On regrettera que le progrès thérapeutique ne soit pas un critère pour les Agences (Nationales ou Européennes) [...] Restons circonspects dans nos engouements thérapeutiques [...]
Les années se succèdent et se ressemblent. Pour l'instant nous en sommes toujours à l'ancien paradigme.



A une époque entre ceux qui professent de grands changements et ceux, plus réservés, qui les attendent, résignés.