02 novembre 2005

Plus jamais ça

D'après un article du Courrier International (intitulé Les Etats-Unis détiennent un tiers du marché mondial), il ressort que :
[...] pour l'année 2004, la valeur totale des contrats de ventes d'armes à travers le monde a atteint son plus haut niveau depuis l'an 2000, avec 37 milliards de dollars, contre 28,5 milliards de dollars l'année précédente (mais 42,1 milliards en 2000). Une fois de plus, les Etats-Unis figurent en tête des ventes, avec 12,4 milliards de dollars, soit 33,5 % du total, devant la Russie, avec 6,1 milliards de dollars, soit 16,5 % des ventes totales.

Le Royaume-Uni arrive en troisième position, avec 3,2 milliards de dollars de ventes en 2004, puis Israël, avec 1,2 milliard de dollars, et ensuite la France, avec 1 milliard de dollars. D'après le rapport, le montant des ventes d'armes vers les pays en voie de développement s'élève en 2004 à 21,8 milliards de dollars ou 58 % du total, ce qui représente une augmentation substantielle en comparaison avec les 15,1 milliards de dollars en 2003.

La Chine est le pays qui a le plus acheté d'armes sur les quatre dernières années, pour un total de 10,4 milliards de dollars de 2001 à 2004. Ensuite vient l'Inde, avec 7,9 milliards, puis l'Egypte, avec 6,5 milliards de dollars. Mais, en 2004, l'Inde a dépassé la Chine en matière d'achats d'armes, avec un total de 5,7 milliards de dollars.
Un constat lamentable (avec si peu d'échos dans les médias). Mais force est de constater qu'il y a les armes dont on parle, et celles dont on ne parle pas (ou très peu). Exemple avec le projet HAARP.



L'URL de la homepage est cynique (un .edu). Il s'agirait d'un simple projet d'expérimentation à caractère scientifique. Dans ce cas, pourquoi figure t-il dans la MCTL (Militarily Critical Technologies List) ? Le GRIP (Groupe de Recherche et d'Information sur la Paix et la sécurité) fournit à cet égard un document explicite, primé et sans détours ( PDF du GRIP ).



Un autre article du Courrier (La météo comme arme de guerre) donne le ton :
L'idée d'une "guerre météorologique" rencontre beaucoup de succès sur Internet, relève le Business Week. Mais, "pour la quasi-totalité des scientifiques et des météorologues, cette hypothèse est ridicule. Néanmoins, il ne fait aucun doute qu'une technologie capable de contrôler les conditions atmosphériques serait une puissante arme militaire et politique", poursuit l'hebdomadaire américain.

Les Etats-Unis avaient commencé à explorer ce domaine après la Seconde Guerre mondiale et ont financé des recherches en ce sens. A partir de 1967, pendant la guerre du Vietnam, un projet baptisé "Popeye Project" eut pour objectif de prolonger la saison de la mousson afin d'enliser les mouvements des troupes et la logistique de l'ennemi dans la jungle boueuse". En 1977, le Pentagone consacrait 2,8 millions de dollars (2,34 millions d'euros) à des recherches sur la modification du climat. Mais les Nations unies s'en inquiétèrent et émirent une résolution interdisant l'usage hostile de ces techniques. " Un traité fut signé et les Etats-Unis le ratifièrent en 1978. Le Pentagone choisit de mettre fin à toutes ses recherches en 1979. Cependant, le Kremlin poursuivit les siennes", souligne Business Week.

Mais, en 1996, un groupe de sept officiers américains des armées de l'air et de terre tira la sonnette d'alarme auprès du ministère de la Défense pour qu'il poursuive ses efforts dans ce domaine, pour éviter d'être distancé par les Russes. " En l'espace de trente ans, estimaient-ils, les technologies informatiques et météorologiques pourraient se développer à tel point que le contrôle des conditions atmosphériques assurerait une domination inimaginable dans la bataille de l'espace. Le rapport élaboré par ce groupe d'officiers est intitulé 'La météo comme démultiplicateur de force : maîtriser les conditions atmosphériques en 2025'."

Récemment, "le météorologue américain Scott Stevens a affirmé que les spécialistes de l'armée russe étaient derrière les ravages causés par le cyclone Katrina, qui a dévasté La Nouvelle-Orléans. D'après lui, depuis la période soviétique, la Russie a construit un appareil secret ayant un impact néfaste sur le climat", note Pravda.ru. Le site d'informations russe indique que, après le cyclone Katrina, les Américains se sont souvenus des menaces, considérées jusque-là comme fantaisistes, du député ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski. En 2003, ce dernier avait menacé les Etats-Unis d'inondations gigantesques déclenchées par les scientifiques russes…

Mais les météorologues américains ne sont pas les seuls à croire que leurs voisins pourraient être à la source de leurs malheurs climatologiques. "En 2002, certains hommes politiques européens accusaient l'armée américaine de vouloir nuire à leur économie en provoquant des inondations. La même année, la Commission pour la défense de la Douma russe s'en prenait aussi aux Américains à propos d'un centre de recherche très particulier, sous régime militaire, situé à 400 kilomètres au nord d'Anchorage, en Alaska, et appelé High Frequency Active Auroral Research Program, ou HAARP."

"Les revues scientifiques affirment que le HAARP est capable de provoquer des aurores boréales artificielles, d'enrayer des stations radar de détection de missiles balistiques, de communiquer avec des sous-marins dans les océans et même de détecter les complexes secrets souterrains de l'ennemi. Les émissions de fréquence radio peuvent traverser le sol et découvrir les cachettes et les tunnels, griller les systèmes électroniques et mettre hors d'usage les satellites dans l'espace", explique Pravda.ru. "L'installation permet également d'influer sur l'atmosphère et donc de modifier le climat. Elle serait utilisable pour provoquer des catastrophes naturelles semblables aux cyclones Katrina et Rita."

En fait, confirme Pravda.ru, "les Etats-Unis et la Russie auraient développé des armes météorologiques secrètes". Il existe au monde trois sites de ce genre : le HAARP en Alaska, un autre en Norvège et le troisième en Russie.

De leur côté, les Novye Izvestia ont publié une enquête exclusive sur le centre de recherches russe, le Soura, situé en Russie centrale, à 150 kilomètres de Nijni-Novgorod, et géré par l'Institut de recherches radiophysiques (NIRFI). Un site dont nombre d'hommes politiques russes conspuant le HAARP américain ignoraient l'existence. Mais aujourd'hui le Soura tombe en désuétude faute de financement. " Les correspondants des Novye Izvestia ont été les premiers journalistes à se rendre sur ce site autrefois ultrasecret, se félicite le quotidien. Cependant, l'énigmatique base, qui fait fantasmer, n'a pas l'air très attrayante. Pour s'y rendre, il faut emprunter une vieille route en pierre, ancienne voie sibérienne. Contre la base, une ancienne loge de garde en brique porte une inscription amusante : 'Le poète Alexandre Sergueïevitch Pouchkine est passé ici'."

Le quotidien moscovite précise que "la principale différence entre le Soura et le HAARP consiste dans le fait que le site russe se trouve sous des latitudes moyennes, et non pas près des pôles, où l'on observe des aurores boréales. C'est qu'au nord se rejoignent les champs magnétiques de la magnétosphère de la Terre. En agissant sur eux, on peut influencer la magnétosphère, et au minimum provoquer des aurores boréales artificielles et au maximum mettre hors d'usage les satellites et les appareils électroniques."

"Aujourd'hui, le Soura fonctionne environ 100 heures par an. L'institut n'a pas suffisamment d'argent pour l'alimenter en énergie. Une seule journée de travail intensive dilapide un mois de budget. Les Américains, eux, réalisent environ 2.000 heures d'expériences par an, soit 20 fois plus que les Russes", observent les Novye Izvestia. Un écart qui s'explique par les budgets alloués : 300 millions de dollars (250,98 millions d'euros) par an pour les Américains, contre 40.000 dollars (33.464 euros) pour les Russes, soit 7 500 fois moins.

"Agir sur le climat est possible, mais pas à une aussi grande échelle que les ouragans Katrina et Rita, affirme Iouri Tokarev, chercheur au NIRFI. Nous n'en sommes pas capables, et les Américains non plus." Mais il s'agit sans doute d'une question de temps et de moyens.
Vous savez, les cétacés que l'on retrouve morts sur les côtes souffrant d'hémorragie au niveau des oreilles et de la bouche ? Ce ne serait que les premières victimes de ces expérimentations, nous explique Jean-Pierre Petit (à lire sur son site). Un livre décrit très bien ce genre d'effets.



Info ou intox ? Ce qui est certain, c'est que ces technologies suivent toujours le même schéma. D'abord les applications militaires - elles seules sont capables d'absorber le coût exorbitant de ces technologies émergentes - puis ensuite seulement viennent les applications civiles (comme pour la bombe nucléaire - dans le futur ; les clones (postulat soulevé par Jean-Michel Truong (voir ce billet)).



En conclusion, je cite un billet de Pépites :
"Entre 1900 et 1986, les Etats auraient ainsi tué 170 millions de civils, soit plus que les victimes militaires du XXe siècle : 110 millions de morts environ. [...] " Plus jamais ça " clamaient déjà les Poilus de 1918.
En dessous, un commentaire :
Les hommes n'ont pas fini de clamer "Plus jamais ça !"