03 septembre 2005

Guerre économique et labos



Suite à un post sur les brevets, voici un article intéressant d'Infoguerre (site spécialisé dans le décryptage de l'information) sur la guerre économique appliquée aux labos pharmaceutiques. On peut y lire comment le Zyrtec -produit phare de la société UCB- est habilement reconverti en me-too.

A l'origine, Infoguerre cherche le pourquoi d'une obervation toute simple:
Comment expliquer [...] que le laboratoire belge ait décidé de demander aux autorités françaises le déremboursement de son médicament vedette, puis de le retirer des ventes le 8 septembre 2004, c’est-à-dire avant l’expiration de son brevet d’exploitation (qui devait intervenir le 4 décembre 2004) ?
En avançant un début de réponse:
[...] la fabrication, facilitée par les progrès de l’informatique appliquée à la chimie, d’un « nouveau médicament » presque identique à son original mais qui n’en est qu’un dérivé. Cela permet de multiplier à l’infini les versions construites autour d’une molécule en introduisant une modification mineure sur une combinaison d’atomes produisant alors un « nouveau » produit, et son corollaire un nouveau brevet.
Car...
L’environnement des laboratoires pharmaceutiques est en effet de plus en plus contraignant. Outre la dégradation de l’image du secteur auprès des consommateurs et les politiques de diminution des dépenses de santé mises en œuvre par la majorité des pays, les ventes sont de plus en plus rognées par la concurrence des génériques. D’autant que les fabricants de ces copies peu onéreuses sont devenus plus agressifs et que les industriels disposent de moins en moins de nouveaux traitements pour riposter, sur fond de déclin de la productivité de leur recherche. Dans ce contexte, la plupart des laboratoires misent de plus en plus sur les « blockbusters », ces grandes molécules vendues à des millions de personnes grâce à des armées de visiteurs médicaux.
L'article est pertinent et voit clair dans le jeu des industriels, qui appliquent les mêmes recettes avec plus ou moins de succès. A ce propos, jetez un coup d'oeil sur l'amélioration du service médical rendu (ASMR) proposé par le Bulletin d’Informations du Service de Pharmacologie Clinique du CHU de Toulouse. On peut y lire que:
En pratique, on retiendra pour 2003 peu de réelles innovations pour nos malades. On regrettera que le progrès thérapeutique ne soit pas un critère pour les Agences (Nationales ou Européennes) [...] Restons circonspects dans nos engouements thérapeutiques [...]
Les années se succèdent et se ressemblent. Pour l'instant nous en sommes toujours à l'ancien paradigme.



A une époque entre ceux qui professent de grands changements et ceux, plus réservés, qui les attendent, résignés.