17 août 2005

' Délit d'initié culturel ' & Internet autodidacte


Cette sentence est attribuée à Jacques Attali. Elle provient du dossier du Courrier de l'UNESCO (Courrier de l'UNESCO, septembre 1998, p. 37 ). Elle relate que 'l’expert français, auteur d’un rapport sur le système universitaire de son pays, craint l'émergence d’un enseignement supérieur à deux niveaux, dont l'étage du haut serait réservé aux élites.'
COURRIER DE L'UNESCO - Vos propos indiquent que la démocratie se porte plutôt mal à l’échelle planétaire puisque les inégalités mondiales vont s’aggravant. Mais dans les pays riches, l’enseignement supérieur se démocratise-t-il?

JACQUES ATTALI - Il se massifie sans se démocratiser. Il existe dans nos pays un «délit d’initié culturel». Cela veut dire que les enfants des familles ayant une formation universitaire possèdent non seulement ce «capital culturel» cher au sociologue Pierre Bourdieu mais autre chose d’essentiel, la connaissance des réseaux permettant de savoir comment se former au mieux.

Ce phénomène s’aggrave dans des sociétés qui sont de plus fragmentées en collectivités à la fois étanches et juxtaposées. Seul un petit nombre a aujourd’hui accès au véritable enseignement supérieur. On assiste en fait un peu partout dans le monde à un allongement de l’enseignement primaire et à une quasi-disparition de l’enseignement secondaire, le primaire et le supérieur se rejoignant. Ce dernier se divise en revanche en deux: l’enseignement «inférieur supérieur», ouvert à tous, va en gros des dernières années de lycée à la maîtrise. Le vrai enseignement supérieur, celui qu’on appelle post graduate en anglais et qui commence au-delà du bac + 3 dans le système français, exige, lui, un droit d’entrée culturel et social. C’est ainsi que les inégalités se perpétuent au-delà de l’apparence démocratique.
Vis-à-vis des instances officielles, je crois avoir lu un papier qui esquissait les prochaines évolutions (entammées avec Bologne). Parmi les avancées potentielles, la prochaine étape 'naturelle' serait de pouvoir s'incrire dans les matières que l'on souhaite (le diplôme à la carte en quelque sorte) et dans l'université européenne de son choix (1ère en espagne, seconde en angleterre, etc.) Ce qui, avouons-le, se rapproche mieux des exigences et de la mobilité du marché professionnel d'aujourd'hui.

Mais quelque chose de concret vis-à-vis des propos d'Attali... je cherche toujours :(

Mais en attendant, j'aime me souvenir de ceci. Avez-vous déjà assisté à une e-conférence sur Internet ? Alors accrochez-vous, voici mes liens préférés en la matière :
Ce ne sont que quelques initiatives isolées au jour d'aujourd'hui, mais qui préfigurent quelque chose de meilleur pour le futur.